Les trois actions stars de 2017 feront elles aussi bien en 2018 ?

information fournie par Boursorama •29/12/2017 à 15:01

Sur le SBF120, les trois grands gagnants de l’année sont Air France KLM, suivi de Soitec et Ubisoft. Retour sur les raisons de leur envolée boursière et focus sur les avis d’analystes pour 2018. (Copyright:AdobeStock)

Quelles sont les trois valeurs qui ont le plus progressé en 2017 ?  Sur le SBF120, les trois grands gagnants de l’année sont Air France KLM, de loin meilleure performance de l’indice avec un gain de 164%, suivi du secteur technologique, à l’instar de Soitec qui s’est adjugé 104%. Médaille de bronze des plus fortes hausses de l’année, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft qui n’est pas en reste avec un gain de 92% sur l’année écoulée. Ces valeurs peuvent-elles continuer sur leur lancée en 2018 ? Retour sur les raisons de leur envolée boursière et focus sur les prévisions et avis d’analystes pour 2018 sur ces trois dossiers.

Air France KLM :  la recovery peut-elle se poursuivre en 2018 ?

Après plusieurs années noires, la compagnie franco-néerlandaise a sorti la tête de l’eau en 2017. Porté par le retour des touristes asiatiques et en particulier Japonais vers la France, Air France-KLM devrait afficher cette année un bénéfice d'exploitation record de plus de 1,5 milliard d'euros. Une embellie sectorielle car selon l’IATA (l'association internationale du transport aérien,) les compagnies européennes devraient ainsi générer 9,8 milliards de dollars de bénéfice net en 2017, 1 milliard de plus qu'en 2016 (+ 11,3%). Et pour l'an prochain, l'IATA s'attend à une hausse des bénéfices des compagnies européennes encore plus forte, de plus de 17%, à 11,5 milliards de dollars de bénéfice net. Selon l’association, les compagnies aériennes affichent aujourd'hui la performance financière la plus dynamique de la planète et Air France KLM ne fait pas exception à la règle.

Cette état de grâce peut-il continuer en 2018? Concernant la compagnie franco néerlandaise, le consensus des analystes table sur une progression de 2% du chiffre d’affaires (à 26,45 milliards d’euros) un Ebitda en hausse de 4% à 3,382 milliards d’euros et une baisse de la dette financière de l’ordre de 28%. L’objectif de cours des 20 analystes suivant la valeur vise 14,20 euros sur le dossier d’ici 3 mois. Un analyste est à l’achat sur l’action, deux sont à conserver, cinq sont à la vente, et quatre sont à alléger.  L’action s’échangeant actuellement à 13,69 euros, le potentiel semble limité et ressort à 3,7%.

Soitec : la consécration grâce à Apple

Après des années difficiles, Soitec a opéré un redressement spectaculaire, porté par le succès commercial de l’iPhone pour lequel il est fournisseur. L’entreprise iséroise s’impose de fait comme l’un des grands gagnants du lancement des iPhone 8, iPhone 8 Plus et l’ iPhone X . Selon l’Usine nouvelle, « Soitec est présent dans le frontal radiofréquence des iPhones à travers des circuits comme les commutateurs de fréquence ou les tuners d’antenne. A chaque génération d’iPhone, la surface de silicium sur isolant embarquée tend à augmenter en raison de l’inflation des bandes de fréquences et de l’augmentation du nombre de composants utilisés. Ce sera le cas sur les nouveaux iPhone 8, iPhone 8 Plus et iPhone X » explique le magazine.

Avec une progression de 102% en 2017, le parcours boursier de la valeur a de quoi impressionner et pourtant le secteur n’est pas à l’abri d’une correction. Car si le succès commercial de l’IPhone X n’est pas au rendez-vous, ce sont les fournisseurs d’Apple qui en pâtiront le plus. Or selon la presse taiwanaise, Apple aurait signifié à ces fournisseurs qu’elle abaissait de 50 à 30 millions d'unités ses prévisions de ventes pour son iPhone X au premier trimestre 2018. L’évolution du cours boursier de Soitec en 2018 dépendra donc largement du succès de l’Iphone X auprès de l’opinion publique.
Concernant le potentiel de l’action Soitec, le consensus des analystes est à l‘achat et vise en moyenne 69 euros soit un potentiel de 17,14%. Pourtant, cinq analystes sont à la vente, quatre sont à alléger tandis qu’ils sont trois à conserver et deux à renforcer. Enfin un analyste seulement est à l’achat sur le fabricant de silicum. Il s’agit d’Oddo qui vise 67 euros.

Ubisoft : le roi des jeux vidéo peut-il rééditer le succès de 2017 ?

Porté par le succès commercial de ses jeux, tels qu’ Assassin's Creed, lapins Crétins, ou encore  Watch Dogs, l’éditeur de jeux a connu une année exceptionnelle et un parcours boursier sans fausse note, qui se solde sur un gain de plus de 90%. Et sur trois ans, le cours de l’action a de quoi impressionner :  +335 % et plus de 735 % sur cinq ans ! Expérience de réalité augmentée, intelligence artificielle, succès planétaire de ces jeux… forts de ces succès et initiatives, Ubisoft table désormais pour l'exercice 2017/2018 sur une marge opérationnelle non-IFRS record à 16,5%, à comparer à 15,9% précédemment. Le chiffres d'affaires quant à lui devrait s’inscrire en baisse, à 1,640 milliards d'euros, contre 1,7milliards précédemment.  Ubisoft revendique par ailleurs une augmentation de la visibilité sur ses objectifs pour 2018-19, à savoir un chiffres d'affaires de 2,1 milliards d'euros, un résultat opérationnel non-IFRS de 440 millions et un free cash-flow d'environ 300 millions. De l’avis des analystes, la visibilité ne cesse de s’améliorer sur le dossier, signe que le groupe a su diversifier ses sources de revenus afin d’être moins dépendant du calendrier de lancement d’un jeu.

Reste un point essentiel à aborder qui concerne l’évolution capitalistique d’Ubisoft. Depuis l’arrivée il y a deux ans de Vivendi à son capital, Ubisoft soupçonne le groupe de médias (Canal+, Universal Music...), contrôlé par Vincent Bolloré, de vouloir prendre le contrôle de l’éditeur de jeux de façon « rampante ». Ce dernier s’est engagé à ne pas dépasser les 30% de droits de votes chez Ubisoft et donc « à ne pas déposer un offre publique d’achat, ni d’en acquérir le contrôle, dans les six mois à venir ».  En réponse, Ubisoft a déclaré qu’il restera « vigilant sur les intentions à long terme de Vivendi et continuera poursuivre [sa] stratégie de croissance et de création de valeur. Nul doute que cette bataille apportera son lot de rebondissements en 2018.

Le consensus table quant à lui sur un objectif de 69 euros, soit un potentiel de 6,07%. Cinq analystes sont à la vente sur la valeur, quatre à alléger, trois à conserver et deux à renforcer quand un seul est à l’achat. Mais si Ubisoft dispose d’excellents fondamentaux, la société commence à être bien valorisée avec un PER de 46,8 pour 2018.